« François Mouche, penché sur sa faux, fauchait l’herbe haute avec des gestes amples et réguliers. À chaque coup, la lame sifflait dans l’air, et les tiges ployaient avant de s’abattre en longues traînées vertes. Le soleil, déjà haut, brûlait sa nuque ; la sueur lui coulait dans le dos, collant sa chemise de grosse toile à sa peau.
Il ne comptait plus les heures. Depuis l’aube, il peinait sans relâche, ses bras endoloris par l’effort, ses jambes lourdes de fatigue. Pourtant, il continuait, car la terre ne pardonnait pas le retard. Il fallait faucher, lier les gerbes, rentrer la récolte avant que la pluie ne vienne tout gâcher.
Autour de lui, les autres paysans travaillaient aussi, dans un silence rythmé par le bruit des faux et des râteaux. Chacun savait ce qu’il avait à faire, et personne ne se plaignait. La vie était ainsi : rude, exigeante, mais juste. François aimait cette existence simple, où chaque goutte de sueur versée signifiait du pain pour l’hiver.
À midi, il s’accorda une pause sous un chêne solitaire. Il s’assit sur un tas de foin et sortit de sa besace un morceau de pain noir et un bout de fromage. Il mangea lentement, regardant au loin la plaine dorée par le soleil. Le vent léger agitait les épis mûrs, et il sentit une fierté monter en lui : c’était le fruit de son travail, de ses efforts incessants.
Mais déjà, il fallait se remettre à l’ouvrage. L’après-midi serait long, la chaleur plus lourde encore. François reprit sa faux, sentit sous ses doigts le bois poli du manche, et d’un mouvement puissant, il repartit, balayant devant lui l’herbe haute. Autour de lui, les autres hommes avaient fait de même, et bientôt le champ résonna à nouveau du souffle des paysans et du crissement des lames.
Le soir venu, il rentra enfin à la ferme, harassé. Dans la cour, l’odeur du fumier et du grain flottait dans l’air. Sa femme l’attendait sur le seuil, un bol de soupe fumante à la main. Il mangea en silence, savourant chaque bouchée, la fatigue rendant le repas plus savoureux encore. Puis, sans un mot de plus, il alla se coucher, car demain, dès l’aube, il faudrait recommencer. »
Émile Zola_ "La Terre"
1.Quel est le métier exercé par François Mouche dans cet extrait ? ............................................................................................................................................................
2.À quel moment de la journée commence-t-il son travail ? justifie ta réponse. ........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
3.Pourquoi François ne peut-il pas ralentir son rythme de travail ? ............................................................................................................................................................
4.Que fait-il pendant sa pause de midi ? ..............................................................................
5.Comment se sent François à la fin de la journée ? Justifie ta réponse. ........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
6.Le travail de François est-il facile? Justifie ta réponse. ........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
7.Cherche dans le texte des mots ayant le même sens que
Il se fatiguait:.........................................
Fatigué:....................................................
Un amas:..............................................
8.Compare le travail des fermiers de l’époque de François Mouche avec celui des agriculteurs d’aujourd’hui. Quels sont les principaux changements ? ...........................................................................................................................................................
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